Vous aimez commencer la journée avec un soda bien frais, un jus de fruit industriel ou un café brûlant ? Peut-être vous accordez-vous de temps en temps une boisson énergisante, ou un verre d’alcool entre amis. Rien d’anormal à cela. Mais savez-vous que certaines de ces boissons, si elles sont consommées régulièrement, peuvent favoriser à long terme le développement de cancers ?
Dans cet article, on fait le point – sans dramatiser, mais sans minimiser non plus – sur 5 boissons à risque, et surtout sur les gestes simples pour réduire votre exposition tout en continuant à vous faire plaisir. C’est parti.
⚠️ Pourquoi certaines boissons sont-elles considérées comme cancérigènes ?
Avant de pointer du doigt tel ou tel breuvage, un petit détour s’impose. Le mot “cancérogène” peut faire peur, à juste titre, mais il ne signifie pas “dangereux au premier verre”. Il désigne une substance ou un facteur qui augmente la probabilité de développer un cancer, souvent lors d’une exposition répétée et prolongée.
➡️ Le sucre, l’alcool, certaines températures élevées, les additifs ou colorants chimiques, et même certaines méthodes de transformation industrielle peuvent fragiliser l’organisme, favoriser l’inflammation chronique, et endommager les cellules à petit feu.
On entre donc ici dans une logique de risque cumulatif. Et plus vous êtes exposé(e), plus ce risque augmente.
🧃1. Les sodas et boissons gazeuses sucrées
Pourquoi c’est un problème ?
Ces boissons très populaires sont remplies de sucres ajoutés, d’acides qui attaquent les muqueuses digestives, et surtout de colorants controversés comme le E150d (caramel colorant).
Ce dernier peut contenir du 4-MEI (4-méthylimidazole), une substance classée potentiellement cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Des études ont établi un lien entre une consommation régulière de soda et une augmentation du risque de certains cancers, notamment du pancréas.
⚠️ Deux verres par jour suffiraient à doubler le risque de développer certains cancers, selon une étude parue dans JAMA Internal Medicine (2019).
Que faire ?
Passez en douceur à des alternatives :
- Eau gazeuse + citron ou menthe fraîche
- Infusions glacées maison (hibiscus, verveine, rooibos)
- Kombucha sans sucres ajoutés
🍷2. Les boissons alcoolisées
Pourquoi c’est un cancérigène avéré ?
Pas de débat ici : l’alcool est classé dans le groupe 1 des cancérogènes par l’OMS. Cela signifie que le lien entre alcool et cancer est établi sans ambiguïté.
En cause : sa transformation dans l’organisme en acétaldéhyde, une molécule qui peut altérer l’ADN et favoriser la prolifération de cellules cancéreuses. Même à faible dose, il augmente les risques de cancer du foie, de la bouche, de l’œsophage et du sein.
Que faire ?
- Réduisez la fréquence, pas seulement la quantité.
- Explorez les mocktails maison, l’eau pétillante aux fruits rouges, ou même… des bières sans alcool.
- Testez le “dry January”… ou les apéros sans alcool en été. De plus en plus branché.
⚡️3. Les boissons énergisantes
Pourquoi elles inquiètent ?
Le combo est explosif : caféine très concentrée, taurine, sucres rapides, additifs artificiels et parfois même des colorants douteux. Le tout dans une canette fluo qui promet de vous réveiller en un éclair.
Ces boissons perturbent le système nerveux, épuisent les surrénales et provoquent des pics d’insuline. À long terme, elles peuvent entretenir un état inflammatoire chronique, propice à l’apparition de cellules anormales.
Des études pointent un lien indirect entre consommation régulière de boissons énergisantes et risque accru de cancers hormonodépendants.
Que faire ?
- Pour un coup de fouet : optez pour du thé matcha, du yerba maté ou une infusion au gingembre frais.
- Une vraie pause (même de 10 minutes au calme) est souvent plus efficace que 3 canettes.
🍊4. Les jus de fruits industriels
Pourquoi sont-ils problématiques ?
Ils ont l’air sains… mais c’est une illusion. Ces jus sont :
- Ultra-transformés
- Chauffés à haute température (pasteurisation)
- Souvent enrichis en sucres ajoutés ou sirops de glucose
Résultat : les fibres disparaissent, les vitamines sont altérées, et le taux de sucre explose. Un verre de jus d’orange du commerce peut contenir autant de sucre qu’un soda, voire plus.
Or, la consommation excessive de sucre favorise l’obésité, l’inflammation, et altère les cellules à long terme.
Que faire ?
- Préférez les fruits entiers (la mastication ralentit l’absorption du sucre).
- Ou réalisez vos jus maison à l’extracteur… et buvez-les immédiatement.
- Encore mieux : l’infusion de fruits à froid (fraises + basilic = un délice).
☕️5. Le café brûlant
Pourquoi est-ce un risque ?
Le café en soi n’est pas du tout cancérigène. Au contraire, il contient même des antioxydants protecteurs. En revanche, c’est la température qui pose problème.
Boire des boissons très chaudes (au-dessus de 65°C) peut endommager les tissus de la bouche, de la gorge ou de l’œsophage, et favoriser l’apparition de micro-lésions. C’est ce que souligne l’OMS, qui classe les boissons brûlantes parmi les agents potentiellement cancérogènes.
Que faire ?
- Attendez quelques minutes avant de boire.
- Optez pour des cafés tièdes ou glacés.
- Et si vous êtes fan de latte : essayez-le à température ambiante avec un lait végétal mousseux. Onctueux et sans risque.
🌿 Comment réduire les risques sans devenir parano ?
L’idée n’est pas de vivre dans la peur, mais d’appliquer quelques principes simples. Car bonne nouvelle : chaque petit changement dans vos habitudes peut réduire significativement le risque à long terme.
✅ Privilégiez les boissons naturelles :
- Eau plate ou pétillante
- Infusions maison
- Jus de légumes frais
🧾 Lisez les étiquettes :
- Méfiez-vous des additifs, colorants, conservateurs
- Fuyez les listes d’ingrédients interminables
- “Sans sucre ajouté” ne veut pas dire sans sucre…
🍬 Réduisez le sucre progressivement :
- Le palais se rééduque. En quelques semaines, vous trouverez les boissons trop sucrées… imbuvables.
- Optez pour des édulcorants naturels avec modération (miel brut, sirop d’agave bio)
⏳ Consommez avec modération :
- Vous aimez les sodas ? Gardez-les pour des occasions spéciales.
- L’important, c’est la fréquence, pas la perfection.
💬 Le mot de la fin : boire malin, c’est possible
Boire un soda à l’occasion ou un verre de vin au dîner ne vous condamne pas. Mais les habitudes quotidiennes, elles, ont un impact profond. En étant un peu plus attentif(ve), vous pouvez :
- Protéger votre santé
- Réduire les risques de cancer
- Garder le plaisir de boire sans culpabilité
On ne parle pas ici de privation, mais de réalignement. Boire malin, c’est simplement donner à son corps ce dont il a vraiment besoin – et faire rimer hydratation avec prévention.
📌 Pour aller plus loin (références scientifiques)
- Boissons sucrées et cancer
🔗 Chazelas E. et al., « Sugary drink consumption and risk of cancer », BMJ (2019)
DOI : 10.1136/bmj.l2408 - Alcool et cancers – Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)
🔗 Baan R. et al., « Carcinogenicity of alcoholic beverages », The Lancet Oncology (2007)
DOI : 10.1016/S1470-2045(07)70186-5 - Boissons très chaudes et risque de cancer de l’œsophage
🔗 IARC Monographs Volume 116 – Coffee, mate, and very hot beverages
Site : https://monographs.iarc.who.int/list-of-classifications - Boissons énergisantes et stress oxydatif (facteur de risque indirect de cancer)
🔗 Rahmani J. et al., « Energy drinks consumption and risk of disease », Nutrition Reviews (2020)
DOI : 10.1093/nutrit/nuz106 - Sucres ajoutés, inflammation et cancer
🔗 Grosso G. et al., « Role of dietary sugars in health: effects on inflammation and cancer », Nutrients (2017)
DOI : 10.3390/nu9020069 - Obésité et risques accrus de cancer
🔗 World Cancer Research Fund / AICR – Diet, Nutrition, Physical Activity and Cancer: a Global Perspective
Site : https://www.wcrf.org/dietandcancer