Tu l’as peut-être vue à la télé. Ou entendue à la radio. Karima Brikh, c’est cette voix qui apaise, ce regard qui questionne, cette présence qui donne envie d’écouter. Mais derrière le micro et les projecteurs, il y a une histoire. Une origine. Une trajectoire. Et surtout : un mélange culturel qui fait toute la richesse de sa vision du monde.

Un parcours singulier, entre deux mondes
Karima Brikh, ce n’est pas juste une journaliste. C’est une femme qui porte en elle des racines entremêlées, à la croisée du Nord et du Sud. D’un côté, un héritage nord-africain vibrant, de l’autre, une culture européenne exigeante. Elle a grandi avec plusieurs langues dans les oreilles, plusieurs récits dans le cœur. Et ça, ça forge une curiosité rare.
Elle le dit souvent : ce sont ses origines qui l’ont poussée à s’intéresser aux autres. À tendre le micro. À ne pas juger trop vite. Ses souvenirs d’enfance, entre traditions familiales et ouverture au monde, ont été le terreau d’une vocation : comprendre, relier, transmettre.
Etudiante, citoyenne, exploratrice
Diplômée de l’université de Montréal, passée par d’autres bancs prestigieux, Karima n’a jamais dissocié le savoir de l’expérience. Elle a étudié, oui. Mais surtout, elle a vécu. Elle a voyagé. Observé. Écouté. En Afrique du Nord, en Europe, au Québec… Chaque lieu a nourri ses reportages.
Dans ses interventions à Radio-Canada ou ailleurs, elle ne survole jamais les sujets. Elle creuse. Elle incarne. Elle s’appuie sur son vécu pour parler du multiculturalisme, de la place des femmes, ou encore de l’identité québécoise avec justesse.
Elle a notamment couvert les débats sur la laïcité, les tensions identitaires à Montréal, ou encore les réalités des quartiers multiculturels comme Parc-Extension. Elle met en lumière des voix souvent oubliées, en refusant les raccourcis faciles.
Une voix qui compte dans le débat public
Dans un monde qui crie, Karima nuance. Quand certains polarisent, elle rassemble. Ses chroniques, ses analyses, ses interviews : elles respirent l’équilibre. Elle ne cherche pas à gagner un débat, mais à ouvrir un espace de réflexion. Et ça, ça change tout.
Elle aborde les sujets sensibles — immigration, religion, identité — avec une précision douce. Comme on marche sur un sol précieux. Parce qu’elle sait ce que ça coûte d’être mal compris. Parce qu’elle sait que derrière chaque débat, il y a des vies réelles.
Elle croit aussi au pouvoir des médias pour éduquer sans dominer, pour provoquer sans blesser. Elle a animé plusieurs séries documentaires consacrées à la mémoire des minorités au Québec et participe régulièrement à des panels citoyens où elle insiste sur l’écoute active comme fondement de la démocratie.
Ses racines, son moteur
L’origine de Karima ? Ce n’est pas une case à cocher. C’est un moteur. Un socle. Elle en parle souvent, pas comme une revendication, mais comme une évidence. Elle raconte les repas de famille, les proverbes en arabe, les silences aussi. Et la manière dont tout cela l’aide à mieux comprendre ceux qu’elle interviewe.
Elle croit dur comme fer que la diversité est une richesse. Pas un slogan. Une réalité concrète, à défendre chaque jour. Et dans une époque où l’on doute, elle rappelle que connaître ses origines, c’est aussi mieux aimer celles des autres.
Elle cite souvent sa grand-mère comme une boussole : « il faut toujours écouter avant de juger ». Ce principe, elle l’a appliqué lors de ses reportages au Moyen-Orient, comme dans ses portraits de femmes autochtones ici même au Québec.
Une rencontre, deux visions
Et puis, il y a eu Mathieu Bock-Côté. L’intellectuel franc, parfois tranchant, souvent provocateur. Leur duo, inattendu au départ, a vite captivé. Car ces deux-là ne viennent pas du même monde. Mais ils partagent une chose : le goût du débat. Le vrai. Celui qui dérange mais élève.
Quand ils se retrouvent face à face sur un plateau, ça pétille. Chacun avec ses références. Elle, enracinée dans l’écoute et l’intuition. Lui, armé de concepts et de chiffres. Ensemble, ils dessinent une carte vivante du Québec d’aujourd’hui : contrastée, mouvante, passionnée.
Ils ont même coanimé plusieurs émissions spéciales autour des enjeux de société : immigration, mémoire collective, jeunesse plurielle. Sans jamais tomber dans la caricature.
Un couple, mais surtout un tandem médiatique
Oui, Karima et Mathieu forment un couple. Mais leur impact dépasse largement leur vie privée. Leur présence dans les médias, à Montréal ou ailleurs, incarne une forme de dialogue rare. Une alliance entre sensibilité et rigueur. Entre pluralité et tradition.
Ils n’ont pas peur de parler d’origine, de nation, de culture. Au contraire, ils plongent dedans. Ensemble, ils prouvent qu’on peut aimer le Québec tout en venant d’ailleurs. Qu’on peut défendre la liberté d’expression sans hurler plus fort que l’autre.
Ce tandem a inspiré de nombreux jeunes à s’engager dans le journalisme ou la recherche. Ils ont été invités ensemble à l’UQAM, à l’Université Laval, mais aussi à des festivals d’idées comme celui de Québec ou les Journées de la culture.
Karima au-delà des caméras
Hors antenne, Karima reste fidèle à elle-même. Curieuse. Ouverte. Engagée. Elle lit, voyage, échange. Elle participe à des colloques, anime des débats, soutient des projets artistiques. Pour elle, le journalisme, c’est une manière d’être au monde. Un art de la rencontre.
Elle le dit souvent : « ce qui compte, ce n’est pas de parler fort. C’est d’écouter juste ». Et cette phrase, à elle seule, résume sa démarche.
Karima soutient également des initiatives citoyennes : ateliers radio en milieu scolaire, mentorat de jeunes femmes issues de l’immigration, résidences d’écriture interculturelle. Pour elle, la transmission est aussi importante que l’information.
Une source d’inspiration
Karima Brikh incarne cette génération de journalistes qui ne se contentent pas d’informer. Elle relie. Elle éclaire. Elle inspire. Ses origines ne sont pas un détail biographique. Ce sont des clés de lecture. Et elles résonnent chez tous ceux qui cherchent à comprendre un monde de plus en plus complexe.
Alors oui, Karima Brikh, c’est bien plus qu’un visage sur un écran. C’est une voix. Un lien. Une passerelle. Une façon de dire que l’identité n’est jamais figée. Qu’elle se tisse, au fil des jours, des mots et des rencontres.